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Ruines de la colonnes de Juillet.
Ruines de la colonnes de Juillet.

neaux, tourelles, poivrières et ponts-levis ? Il ressort de l’étude approfondie des documents et de l’examen des dernières découvertes archéologiques, que les maîtres de tous ces castels guerroyaient sans cesse les uns contre les autres et que ce fut par l’émiettement de ses forces, par la division à l’infini des anciens grands domaines que périt le système féodal ; à la place des vastes duchés du xive siècle, englobant des provinces entières, des comtés et des marquisats comprenant trente villes et deux cents villages, on ne vit plus que des domaines seigneuriaux se composant de quelques ares de jardin, entourant un manoir à peine en état de résister à un coup de main. Le xixe siècle, le siècle révolutionnaire, souffla et tout disparut ! Autre découverte ! Dans les derniers travaux d’édilité exécutés à Paris, on a trouvé des traces d’une occupation sarrasine, sur laquelle l’histoire se montre absolument muette. En déblayant les ruines du faubourg Poissonnière exproprié pour la création d’un nouveau quartier à deux étages — terrien et aérien — on a mis à jour des substructions arabes, quelques arcades mauresques assez bien conservées et une grande pierre portant l’inscription alcazar en caractères français. Paris a donc possédé un castel arabe comme Tolède, Cordoue, Séville et les cités soumises à la domination des califes ! Les archéologues les plus éminents sont d’accord là-dessus ; mais j’ai eu beau fouiller les dépôts d’archives respectés par nos commotions civiles, je n’ai pu encore mettre la main sur aucun document relatif à l’occupation arabe. Était-ce avant les croisades ? était-ce après ? Je l’ignore encore…

— On a aussi trouvé les restes d’un temple chinois sur l’ancien boulevard Voltaire, dit un académicien ; il est permis de supposer qu’à une époque quelconque, une colonie chinoise habita sur ce point et l’histoire a négligé de le noter !

— Je vous le dis, confusion et chaos partout… »

À ce moment un huissier de l’Académie remit un billet à Mme Ponto qui le parcourut rapidement.

« C’est de M. Ponto, dit-elle aussitôt à Hélène ; ma chère enfant, votre tuteur vient de vous trouver une situation. Puisque vous voulez faire de la