Page:Robida - Le vingtième siècle, 1883.djvu/280

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d’ambulanciers, elle reconnut le correspondant de l’Époque. Au-dessus du groupe, en grosses lettres, on lisait cette inscription :


la balle était empoisonnée ! ! !
à 3 heures
notre correspondant de biskra
subira
l’amputation du bras droit.


Hélène frémit et détourna les yeux. Un garçon de bureau l’introduisit dans le cabinet du rédacteur en chef. Hector Piquefol était en conférence avec un monsieur ; il fit signe à Hélène de prendre un siège et continua la conversation.

LE ROMANCIER BARIGOUL POUSSANT SON CRI.
LE ROMANCIER BARIGOUL POUSSANT SON CRI.

« Je ne sais pas s’il sera en état de s’occuper des négociations, disait-il.

— Bah ! c’est un gaillard solide ; l’amputation se fera à la machine électrique, il ne souffrira pas…. »

Hélène comprit que l’on parlait du correspondant.

« Enfin, quelles sont vos conditions ? Je veux bien lui téléphoner et s’il est en état de s’occuper de l’affaire, il s’y mettra de suite.

— Voilà, je lui donne carte blanche pour le prix, je lui demande de négocier avec la garde nationale de Biskra pour la rançon des femmes touaregs razziées hier et de les engager, coûte que coûte, fût-ce au poids