Page:Robida - Le vingtième siècle, 1883.djvu/302

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ses préférences pour les demoiselles du corps de ballet ! Donc, Mme de Saint-Panachard se trouve gravement offensée et demande une réparation pour son honneur de femme outragé !

— L’offense vient de son mari, s’écria Hélène…

— Mais nous ne chercherons pas à discuter, s’empressa de dire le rédacteur en chef, vous voulez une réparation ?…

— Ou des excuses formelles dans le journal ! dit fièrement la dame.

— Mademoiselle n’en accorde jamais ! riposta non moins fièrement le rédacteur en chef sans faire attention aux signes d’Hélène.

Exercices à feu.
Exercices à feu.

— Nous savons que mademoiselle a fait ses preuves, dit la dame en s’inclinant ; nous la prions de croire qu’elle rencontrera dans notre cliente une adversaire digne d’elle.

— Mademoiselle vous demande un quart d’heure pour constituer des témoins, reprit Hector Piquefol.

— Parfaitement, nous attendrons son bon plaisir. »

Hector Piquefol entraîna sa rédactrice pour l’empêcher d’intervenir dans la discussion et fit appeler le maître d’armes.

« Comment ! s’écria Hélène quand elle fut de retour dans le cabinet du rédacteur en chef, il faut que je me batte avec cette dame parce que j’ai dit que son mari assistait à une première représentation aux Folies-Bougival avec une demoiselle rousse ?… Je suis fâchée que cela la contrarie, mais je n’ai pas eu l’intention de l’offenser… C’est Mme Ponto qui m’a nommé toutes les personnes qu’elle voyait dans la salle, j’ai nommé M. de Saint-Panachard sans penser faire mal…

— Que voulez-vous ? Mme de Saint-Panachard se déclare offensée de votre propos ; son raisonnement est assez spécieux et pourrait prêter à la discussion ; mais vous ne pouvez avoir l’air de reculer devant une affaire d’honneur…

— Qu’elle se batte avec son mari !