Page:Robida - Le vingtième siècle, 1883.djvu/314

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« Et cinq cent mille livres de revenu, ajouta M. Ponto toujours pratique, une bonne petite aisance ! »

Hélène, le lendemain, recommença en soupirant son métier de journaliste. Son rédacteur en chef l’attendait.

Hélène et M. Montgiscard.
Hélène et M. Montgiscard.

« Encore une affaire ! lui çria-t-il quand elle entra dans la salle de la rédaction. »

Hélène fit un pas en arrière pour regagner la porte.

« L’affaire Saint-Panachard a des suites, reprit Piquefol, je viens de recevoir un cartel de M. de Saint-Panachard !

— Il faut que je me batte avec M. de Saint-Panachard après m’être battue avec madame !

— Pas vous, moi ! Il se prétend blessé par les termes de l’article dans lequel j’ai rendu compte de votre duel et il m’a envoyé ses témoins… Voulez-vous être le mien ?

— Merci, dit Hélène, c’est assez d’émotions comme cela…

— Ce n’est pas tout, il se pourrait que la danseuse au chignon roux signalée par vous dans la baignoire de Saint-Panachard vous adressât aussi un cartel… il paraît qu’elle prend des leçons de la femme de notre maître d’armes… tenez-vous prête !

— Voilà donc les agréments du journalisme », se dit amèrement Hélène.

Piquefol, le lendemain, décerna un bon petit coup d’épée dans le gras du bras au mari de Mme de Saint-Panachard, pour le plus grand agrément des curieux stationnés devant la plate-forme du journal. Le cartel de la danseuse ne vint pas, sans doute les malheurs du couple Saint-Panachard lui avaient fait peur.