Page:Robida - Le vingtième siècle, 1883.djvu/354

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gouvernement, on les prend pour des ébénistes et on les laisse passer… Arrivés au bon endroit, les douze hommes posent les douze fauteuils à terre et poussent les douze ressorts. À chaque fauteuil le dossier se dédouble et forme un grand bouclier… comme ceci, tenez… puis les douze hommes vissent les douze fauteuils ensemble en travers d’une rue et voilà une barricade… Alors, dame, il suffit d’avoir douze ou vingt-quatre revolvers dans la poche ; dans chaque siège il y a une petite carabine… les douze hommes s’asseyent sur les douze fauteuils blindés et pan ! pan !… pan ! pan !…

PETITE BARRICADE ARTISTIQUE SE DÉMONTANT ET SE REMONTANT EN DEUX HEURES.
PETITE BARRICADE ARTISTIQUE SE DÉMONTANT ET SE REMONTANT EN DEUX HEURES.

— Très ingénieux ! dit le président.

— Très confortable ! dit l’Américain.

— Oui, mais trop coûteux ! dit M. Ponto.

— C’est un inconvénient, je ne dis pas, reprit l’Américain ; mais il est largement compensé par les avantages particuliers que je viens de vous signaler… Ma barricade a été expérimentée partout en Amérique… on a été très content ; j’ai des certificats, si vous voulez les voir…

— Nous appellerons, si vous voulez, ce modèle Barricade pour quartier opulent, dit M. Ponto à ses collègues, et nous récompenserons son inventeur par une médaille d’or de seconde classe.