Page:Robida - Le vingtième siècle, 1883.djvu/364

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Les ministres, stupéfaits d’être ainsi interrompus dans le cours d’une grave séance, tournèrent des regards étonnés vers les intrus.

« Vous êtes prisonniers ! » cria l’Américain.

La capture des membres du gouvernement, ainsi opérée sans coup férir, acheva de porter le trouble dans les opérations de l’armée. Leurs communications coupées avec les ministres, les généraux mirent une certaine mollesse dans l’attaque des barricades.

LE BATAILLON DES PHOTO-PEINTRES À LA DÉFENSE DE LA GRANDE BARRICADE ARTISTIQUE.
LE BATAILLON DES PHOTO-PEINTRES À LA DÉFENSE DE LA GRANDE BARRICADE ARTISTIQUE.

Les insurgés, profitant de ces hésitations, poussèrent à leur tour des colonnes du côté des Champs-Élysées pour faire leur jonction avec les douze Américains qui continuaient à garder à vue les pauvres ministres. L’après-midi de ce jour mémorable, sur le bruit qu’un nouveau gouvernement venait de s’introduire dans le palais national, les troupes mirent la crosse en l’air.

La bataille était finie, la fraternisation commença. Hélène, délivrée par les insurgés, retrouva M. et Mme Ponto près de la Madeleine.

« Eh bien, mon enfant, qu’en dites-vous ? dit M. Ponto, superbe ! superbe ! Je vous ai aperçue au moment où vous vous êtes enfermée avec