Page:Robida - Le vingtième siècle, 1883.djvu/378

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l’entreprise. — Étaient présents à cette mémorable séance (nous copions le compte rendu publié par les journax) les membres du syndicat, plus Me Rollot, notaire à Paris, chargé de pouvoirs de S. M. Humberto III, ancien roi d’Italie, propriétaire à Monaco ; M. le marquis Foscarelli, ambassadeur de la République italienne de la nouvelle Rome (Montevideo, Amérique du Sud) ; M. Hector Piquefol, rédacteur en chef de l’Époque, et quelques autres journalistes des deux mondes convoqués par le chef de publicité de l’entreprise.

Boursière de high-life.
Boursière de high-life.

« Messieurs, dit M. Ponto sans préambule, j’ai le plaisir de vous annoncer que le Parc européen est fait, tous les traités sont conclus, tous les actes de cession signés et enregistrés. — L’Italie tout entière, des Alpes au cap Passaro, au sud de la Sicile, appartient à la Société. (Bravo ! bravo !) Tout est acheté, les derniers propriétaires qui se refusaient à nous vendre leurs terres et leurs maisons sous différents prétextes ont enfin cédé à l’appât de fortes primes et les derniers contrats ont été signés cette semaine à Palerme, à Trapani, à Reggio de Calabre et autres localités. — Le notaire de S. M. Humberto III, Me Rollot, vient de me remettre l’acceptation de son client ; Sa Majesté nous cède, sans aucune espèce de condition ou restriction, tous ses droits à la couronne d’Italie moyennant la somme de trois cents millions. Sa Majesté pourrait suivre ses sujets expropriés en Amérique, mais elle préfère vivre en simple particulier à Monaco. — Si le conseil approuve le traité, j’ai préparé un chèque que je vais remettre immédiatement à Me Rollot…

— Approuvé ! fit le conseil tout d’une voix.

— Maître Rollot, dit M. Ponto, voici un chèque de trois cents millions que vous pourrez faire toucher quand il vous plaira… Je continue… M. le marquis Foscarelli, ambassadeur de la République italienne de Montevideo, vient de me notifier une proposition de son gouvernement. Il était convenu que le payement de deux milliards d’indemnité au gouvernement de la République italienne nouvellement installée en Amérique aurait lieu en deux termes après la constitution définitive de la Société du Parc européen. La nouvelle République, engagée dès son arrivée dans une guerre avec l’empire Argentin, son voisin, a besoin d’argent, pour suivre les opérations du siège de Buenos-Ayres… les sièges sont si coûteux !… Elle