Page:Robida - Le vingtième siècle, 1883.djvu/402

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M. Ponto n’y avait pas songé d’abord, quand il avait envoyé Philippe régler quelques comptes difficiles avec une grosse banque londonnienne et l’inquiétude ne lui était venue qu’à la réception d’une dépêche énigmatique de Philippe ainsi conçue :

« Je reviens sans terminer l’affaire, le séjour est impossible, on veut absolument me convertir ! »

LES DOCKS DU MARIAGE À LONDRES.
LES DOCKS DU MARIAGE À LONDRES.

Et Philippe n’était pas revenu. Tout d’abord M. Ponto patienta ; puis, ne recevant aucune nouvelle, il téléphona à l’hôtel où Philippe était descendu. Pas de réponse. M. Ponto téléphona au représentant londonnien de la Banque et reçut cette réponse inquiétante :

« Je n’ai pas vu M. Philippe Ponto depuis trois jours, il devait venir hier prendre le thé chez moi et il n’est pas venu. Mes femmes en ont été très surprises ainsi que mes filles Lawrence, Arny et Valentine, que M. Philippe devait accompagner dans une petite excursion aux lacs d’Écosse. »

Pour le coup M. Ponto fut épouvanté. Philippe en danger, Philippe disparu ! Il en négligea le Parc Européen et Central-Tube et sa secrétaire Hélène en profita pour commettre une erreur de 745,886 fr. 75 dans une opération de banque qu’elle comprit tout de travers.

Que faire ? où chercher ? M. Ponto se fit conduire à l’ambassade d’Angleterre pour réclamer l’aide de la police anglaise. M. l’ambassadeur venait de partir pour faire prendre les bains de mer en Bretagne à ses onze femmes.

En rentrant chez lui, de plus en plus tourmenté, M. Ponto trouva une lettre venue de l’hôtel des postes par le tube pneumatique. Une lettre !