Page:Robida - Le vingtième siècle, 1883.djvu/436

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l’éternelle chanson de la vague s’affaiblit, se changea en un murmure doux et lointain, puis cessa tout à fait. Le yacht voguait à huit cents mètres d’altitude, dans une atmosphère rafraîchie par une brise du nord-est ; les étoiles brillaient comme des escarboucles d’or et l’Albatros, fanaux allumés, étincelant comme elles, semblait une constellation en marche, se dirigeant vers la voie lactée, parmi le feu d’artifice silencieux des étoiles filantes, éclatant en vives paraboles.

LA FIN DES DOUANES PAR LA CONTREBANDE AÉRIENNE.
LA FIN DES DOUANES PAR LA CONTREBANDE AÉRIENNE.

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Au jour, Philippe apparut sur la dunette.

« Où sommes-nous ? demanda-t-il au mécanicien de quart.

— Monsieur, nous avons marché doucement, suivant les ordres, et toujours sud-sud-est… Nous devons être à la hauteur d’Avignon…

— Combien d’altitude ?

— Douze cents mètres, monsieur ! »

Le soleil se levait radieux et superbe derrière une accumulation de nuages violets et orangés, semblables à une prodigieuse et fantastique barrière d’énormes montagnes roulantes, élevée par des Titans pour s’opposer au retour de l’astre. Peu à peu des lignes d’or se faisaient jour à