En rentrant à l’hôtel, Philippe trouva sa table chargée d’invitations à des séries de dîners, de bals, de parties de pêche et de soirées officielles chez les grands personnages de la cour, chez les ministres et même chez Sa Majesté. Hélène fit le total des invitations, il y en avait au moins pour deux mois !
« Si nous nous sauvions ? dit-elle à Philippe.
— Envolons-nous ! », répondit le jeune homme.
Et il écrivit une lettre d’excuses pour le grand maréchal du palais, ainsi qu’une circulaire pour remercier les grands personnages qui l’accablaient d’invitations.
Le lendemain, après quelques promenades sous les palmiers, Philippe donna le signal du départ et l’Albatros s’envola de nouveau.
On longeait doucement le bord de la mer à quatre cents mètres d’altitude, de façon à suivre en tous leurs détails les magnifiques paysages de la Corniche. Au bout d’un quart d’heure on aperçut Menton étagé sur sa colline, au pied de hautes montagnes. Sur la droite de la villé, au-dessus d’une véritable forêt d’orangers, les voyageurs aperçurent, abritée dans un creux de la montagne, une sorte de ville aérienne composée d’une cinquantaine d’aérochalets.