Page:Robida - Le vingtième siècle, 1883.djvu/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Le rideau baissa encore une fois. La salle, mise en gaieté, pouvait maintenant supporter un acte de la vieille pièce, dont les vers avaient à peine été retouchés. Il n’y eut pas trop de bâillements. Les scènes se déroulant avec monotonie furent entendues avec résignation ; les spectateurs fumaient, cela se voyait aux légers nuages blancs qui dessinaient leurs spirales sur la plaque du téléphonoscope. De temps en temps, des tintements de verres et de petites cuillers ou des bruits de pas ponctuaient les tirades du vieux Corneille ; les spectateurs profitaient du peu d’intérêt de l’acte pour renouveler leurs consommations ou pour se dégourdir un peu dans le promenoir circulaire ménagé autour du parterre. On sait que depuis deux ans de grands travaux ont été exécutés dans la vieille salle de la Comédie : on s’y promène maintenant, on fume et l’on consomme comme dans tous les autres théâtres.

LES IMPRÉCATIONS DE CAMILLE AU THÉÂTRE-FRANÇAIS.
LES IMPRÉCATIONS DE CAMILLE AU THÉÂTRE-FRANÇAIS.

M. Ponto n’attendit pas la fin de l’acte pour s’endormir tout à fait. Bien étendu dans son fauteuil, il n’entendit même pas la musique annoncer le commencement du 4e acte et accompagner les exercices de trapèze de la très charmante jeune première du Théâtre-Français, Mlle Bertha, tragédienne et gymnasiarque de primo cartello.