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138 HISTOIRE.

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personnes, elles nommèrent presque toutes les trois commissaires. Ils se rendirent à l’Hôtel de Ville, pour.tant bien garde par les soins de Mandat, mais ils purent passer parce qu’ils étaient sans armes et que, la permanence des sections étant légalement consacrée, elles avaient le droit d’envoyer, de nuit et de jour, des commissaires à la Commune. D’ailleurs, qui eût remarqué ces citoyens, pour la plupart obscurs ? Ni Robespierre, ni Desmoulins, ni Marat ne figuraient au nombre des délégués présents dans cette nuit terrible. Danton n’y vint qu’un moment, très tard. A trois heures du matin, dix-huit sections étaient représentées. Huguenin prit la présidence, assisté de Tallien. A côté, dans la salle dite du Trône, siégait la Commune légale, sous la présidence de Cousin, professeur au Collège de France. Jean-Jacques Leroux, Desmousseaux, menacés par les tribunes se firent donner mission par le président d’aller informer l’Assemblée législative de l’état de Paris. Alors, sous cette terrible pression d’un peuple surchauffé, les officiers municipaux se retirèrent un à un, et quelques autres allèrent se joindre à l’Assemblée insurrectionnelle qui siégait dans la salle voisine. Royer-Collard, secrétairegreffier, emporta chez lui le dernier procès-verbal et ne le rendit jamais. La Commune légale avait vécu et la monarchie allait mourir.

Telle est, résumée à grands traits, l’histoire des trois premières assemblées municipales de Paris pendant la période constitutionnelle de la Révolution. Si ce triple essai d’organisation municipale a échoué, ce n’est pas la faute des hommes, qui étaient, en majorité, sages et modérés. Il ne faut en accuser que des circonstances extraordinaires, l’absence de foute