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LE CLERGÉ ET LA MUNICIPALITÉ D’ERNÉE. 147 face des foules. déchaînées et misérables qu’enflammaient, d’une part, les appels violents de l’ancien clergé, et, d’autre part, les furieuses déclamations des comités révolutionnaires. Placée, comme entre deux étaux, entre la France, républicaine ou qui va bientôt l’être, et la Vendée, cléricale et royaliste, que le 10 août va jeter dans l’insurrection ouverte, la Mayenne ressemble & une île battue de flots terribles, balayée par les vents qui soufflent de tous les points de l’horizon, à un poste d’avant-garde qu’on sacrifie le plus souvent et qui tourne vers Paris, le grand réservoir d’hommes d’où part l’impulsion, où se concentre et rayonne le Pouvoir central, des regards souvent désespérés.

Ces sentiments ’de justice, de modération, de respect pour la loi éclatent surtout dans les arrêtés du Directoire de la Mayenne qui se rattachent à la question religieuse, la principale cause des guerres civiles de l’Ouest.

On sait que le décret du 12 juillet 1’790, connu sous le titre de Co) !S~<M~’OH civile du c/ei’~e, avait profondément remanié les institutions ecclésiastiques, en confiant à l’élection populaire la nomination des évêques et des curés, et en obligeant les titulaires élus à prêter serment de fidélité à la Nation, à la Loi et au Roi. Bien que Louis XVI eût donné sa sanction, le 24 août, à la CoH~h<~OM civile du c~e, les déclarations violentes du pape Pie VI, les instructions des évêques. avaient poussé le clergé à une résistance ouverte. Le Roi, mentant à ses principes les plus chers et songeant déjà à la fuite, avait bien, le 26 décembre 1790, donné sa sanction au décret du 27 novembre, par lequel la Constituante réitérait