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Page:Robiquet - Histoire et Droit.djvu/164

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LE CLERGÉ ET LA MUNICIPALITÉ D’ERNÉE. 157

compte-rendu, de tous les événements qui y ont eu lieu dans le courant de cette semaine, et qui constatent, entre autres faits, que cette ville étoit dans un état d’insurrection qui.déconcertoit tous les bons citoyens ; que l’autorité des corps administratif, municipal et judiciaire n’y étoit plus respectée ; que le désordre étoit au comble et les alarmes universelles ; que le peuple, égaré et séduit par des ennemis du bien public, s’opposoit ouvertement à la circulation des grains et enfreignoit tous les décrets y relatifs ; que, sous p)’ë<ea ;<<’ dit maintien de ~c religion, il se portoit aux plus grands excès contre ceux qui avoient ou paroissoient avoir des principes opposés aux siens, parce §M’ :7s refusaient d’a~M’ à la messe des pt’c~’cs assermentés ; que, pendant les nuits, on avoit cassé les vitres de différentes maisons ; que, lundi dernier, la veuve Cheminel s’en revenant de Charné sur les cinq heures du soir, avoit été insultée par différents particuliers qui s’étoient jetés sur elle, et que le nommé Ragaigne, l’un d’eux, garde national de Vitré, lui avoit coupé les cheveux avec son sabre ; que, le même jour, sur les neuf heures du soir, plusieurs particuliers s’étoient portés chez François Guerrier, et qu’ils avoient pris à discrétion son pain et son cidre ; que, le jeudi, le nommé Bertrand, qui, depuis deux mois, se tient dans un état d’ivresse continuelle, s’étoit transporté, sur les onze heures du matin, àla prison et y étoit entré, sous le prétexte qu’on lui avoit ordonné de s’y constituer prisonnier que deux officiers municipaux, qui s’y étoient rendus, avoient eu beaucoup de peine à le faire retirer. 11 étoit pris de vin et dit hautement qu’il étoit rempli d’assignats, qu’il les faisoit et n’en manquoit jamais, ce qui fait croire que ce particulier, qui est très pauvre, étoit payé et excité par des ennemis secrets pour semer le trouble et le désordre ; que, le même jour, ledit Bertrand, redoublant (sic) sur ses pas, avoit été de nouveau à la porte de la prison ; qu’il avoit à la main une corde, et qu’il disoit hautement qu’il vouloit s’en servir pour pendre à la lanterne le sieur Duhoux, qui étoit dans la prison que, le mercredi, le nommé Dauphin, menuisier, sergent de la garde nationale, étant à la tête d’une patrouille et passant dans la rue Neuve, avoit couché en joue le nommé Alaix et sa