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LE CLERGÉ ET LA MUNICIPALITÉ D’ERNËE. 163 ,a" "E. .a. _i_

dessein de s’introduire dans sa maison que plusieurs y coururent pour voir si l’on ne verbalisoit pas des différents excès qu’ils avoient commis ; qu’un grand nombre ensuite s’étoit rendu au lieu de la Botinière, où demeure le sieur Le Fizelier, capitaine des grenadiers, à environ un quart de lieue du bourg de Montaudin ; qu’ils y avoient pillé et dévasté le jardin, abattu les fruits du verger, rompu quelques arbres et cassé la porte d’une écurie ; que, ne l’ayant point trouvé et ayant appris qu’il étoit dans le voisinage chez la demoiselle Lavigne, où la crainte l’avoit fait se réfugier, ils avoient été l’y chercher ; qu’ils l’avoient ramené de force au bourg ; qu’ils s’étoient saisis de la liste d’inscription des grenadiers qu’il avoit dans sa poche, et l’avoient déchirée, après l’avoir maltraité et jeté par terre ; que, comme il étoit aux prises avec l’un d’eux, le nommé Tronchot, menuisier, demeurant près Marolles-en-Larchamp, lui avoit donné un violent coup d’une toise dont il étoit armé et l’avoit grièvement blessé au côté ; que, rendus audit bourg, ils s’étoient emparés de la liste des autres compagnies de la garde nationale et l’avoient lacérée qu’ils .avoient même voulu rompre les registres de la municipalité et s’étoient, à cet effet, transportés chez le maire que le nommé Foureau, du lieu de la Gervais-en-Montaudin, avoit frappé à coups de bâton le sieur Du Domaine, capitaine de la garde nationale ; que les nommés Merlin, père et fils, le premier présenté par le district et agréé par le département pour l’un des experts commis aux estimations qui doivent préparer le repartement des contributions foncières et mobilières, avoient été poursuivis, ainsi que plusieurs autres bons citoyens ; et que le sieur Gouault, juge de paix, témoin de tous ces désordres, et le procureur de la commune n’avoient pris aucunes précautions ni employé aucun des moyens prescrits par la loy pour les arrêter

Sur tout quoy le Conseil général du département de la Mayenne, délibérant, et considérant que la commune de Montaudin n’a cessé de donner des marques d’incivisme que les bons citoyens y ont toujours été persécutés et insultés ; qu’il est nécessaire d’y faire rentrer les rebelles dans l’obéissance à la loy, et d’effrayer par la punition