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212 HISTOIRE.

A la fin d’avril, la suppression des droits d’entrée aux barrières provoqua aussi une effervescence considérable. Dans sa lettre du 2’ ?, Bailly exprime la crainte qu’on ne détruise « les bâtiments des fermes et les murs qui entourent Paris. Cependant l’Assemblée nationale en a décrété la conservation, pour en faciliter la vente. Les ouvriers des ateliers se proposent, dit-on, dans la journée du samedi 30 avril, d’arrêter les premières voitures de vin pour boire toute la nuit, ~ar /on ?M de )’<ou !ssaMce. ». Le 39 et le 30, le maire envoie d’autres billets au commandant de la garde nationale pour appeler toute sa vigilance sur les mouvements qui se produisent aux barrières. Puis, le 25 mai, en exécution des arrêtés du Directoire de département et du Corps municipal, qui portaient création dans les différentes sections de bureaux pour échanger librement des assignats contre de l’argent, l’affluence du public à ces bureaux d’échange nécessita encore le concours de la garde nationale. A partir du 16 juin’, la propo1. La correspondance de Bailly avec M. de Gouvion, majorgénéral de la garde nationale, correspondance qui est mise a la suite de cette du Maire avec La Fayette, atteste que i’ag’itation s’était manifestée dès le commencement de mai, tantôt autour de l’Assemblée nationale, a i’occasion de la discussion sur le droit de pétition (0 mai), tantôt & des opérations des changeurs au Palais-Royal ()3 mai). La manufacture des glaces dut être protégée contre tes ouvriers « reformes des travaux publics 15-18 mai. L’Hotet de Ville fut même menacé. (Lettre de Bailly à Gouvion du 21 mai.) Le 1"’ juin, M. de Gouy, députe, fut arrêté au moment où il sortait en voiture avec sa femme et ses enfants, sous prétexte qu’il plaçait mal la cocarde nationale à son chapeau. De Gouy écrit à Bailly pour se plaindre et demander qu’on le protège Le peuple est trompé, dit-il ; je le lui dis, mais il faudrait qu’il connût les séducteurs, et ces scélérats échappent ici pour allcr commettre un autre délit là-bas. »