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CORRESPONDANCE DE BAILLY ET DE LA FAYETTE. 213 Signé LA FAYETTE.

sition faite à l’Assemblée nationale de supprimer les ateliers publics et de congédier les ouvriers produisit la fermentation la plus grave. Bailly, dans une lettre du 16 juin, confie ses craintes à La Fayette « Déjà, dit-il, on voit souffler l’esprit- d’insurrection. Nous vous prions, monsieur, de tenir auprès des ateliers des forces capables d’en contenir les ouvriers ».

La fuite, puis l’arrestation du roi et de la famille royale aggravèrent singulièrement l’effervescence des Parisiens. Il ne faut pas chercher de grands détails à cet égard dans la correspondance de Bailly avec La Fayette et M. de Gouvion. Les procès-verbaux du Conseil général sont bien plus explicites et nous y renvoyons. Un billet du maire à Gouvion, daté du 7 juillet, rapporte qu’on a vu « des soldats des compagnies soldées se rencontrer avec les ouvriers et boire avec eux ». Un autre, daté du 13 juillet, exprime la crainte qu’on ne force les portes de l’Assemblée. Le 14, les ofGciers municipaux envoient au commandant général un billet ainsi conçu

Dans le cas où les ennemis de la chose publique se porteraient aujourd’hui aux Tuileries pour y contrevenir à l’ordre public et constitutionnel établi, nous autorisons M. le commandant général à employer les moyens nécessaires pour rétablir l’ordre, et même à repousser la force par la force.

A Paris, le 14 juillet 1791.

Signé BAILLY, JûLY, TRUDON et LEROUX. Plus bas, est écrit

M. Gouvion est chargé de l’exécution de cet ordre.