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238 HISTOIRE.

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pour de l’argent. Les convois nous arrivent de Rouen tous les jours ; les bateaux arrivent de Soissons ; les meuniers pressent de tous côtés pour le prix de leurs moutures, et nous n’avons point d’argent. Je ne sais où donner de la tête, si vous ne venez pas à notre secours ». Dufresne, d’autre part, fait remarquer, dans une lettre à Bailly datée du 15 novembre, qu’il est surpris « que M. Lefèvre de Gineau ait écrit au maire de Paris, au lieu de s’adresser à M. de Cizancourt, maire de Noyon et receveur particulier des finances », qui était chargé de payer sur ses mandats les envois de grains faits de Soissons. Il ajoute dans un billet non daté « Je dois prévenir M. le maire qu’on se plaint en Picardie (et ce sont des gens sensés) que M. de Gineau opère d’une façon peu convenable ». Si les officiers municipaux appellent le maire à leur secours, Bailly, de son côté, invoque à chaque instant l’assistance pécuniaire de M. Dufresne et du Trésor royal. Il écrit, le 30 janvier 1790, pour prier le directeur du Trésor de payer « un mandement de 300000 livres », et il motive ainsi sa requête « La caisse de la municipalité est dans une telle disette que, si ces 300 000 francs n’y rentraient pas, il serait impossible de continuer les payements. Vous concevez combien cette suppression serait nuisible dans les circonstances où nous sommes ; et on ne pourrait l’éviter, puisque, d’ici au 6 février, il y a 160 000 francs de lettres de change à acquitter ». Dufresne paya les 300000 francs (lettre du 11 février). Le 23 mars 1790, il dut encore fournir un bon de 80000 francs, pour les travaux du pont Louis XVI, à valoir sur le crédit à la suite d’une lettre du 15 novembre dans laquelle Dufresne parle de M. de Gineau et de ses embarras.