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BABEUF ET BARRAS. 287

e plus grand éloge, et le chef d’escadron Lefranc. Il se dit d’accord avec Benjamin Constant et Mme de Staël « qui avaient posé le principe qu’il fallait au moins conserver la précieuse réserve du bataillon MCt’ë ». Mais les justifications données par Barras sont formellement contredites par deux hommes qui ne se sont pas entendus pour laisser leurs témoignages à l’histoire, et par deux hommes qui ne s’aimaient pas Carnot et La ReveIIiëre-Lépeaux.

On a lu plus haut l’opinion de Buonaroti, auquel Carnot reconnaît « un cœur généreux a et dont il faisait le plus grand cas, bien qu’il eût trempé dans la conjuration babouviste ; or Carnot ajoutait foi aux affirmations de Buonaroti, qui avait déclaré que Barras « avait offert ses services à la conspiration ». D’autre part, La ReveIlière-Lépeaux estime que les rapports de Grisel, en ce qui touche la complicité de Barras, « portaient un tel caractère de vraisemblance qu’il était impossible de douter de ce qu’il avançait )). La Revellière ajoute « La conduite de Barras, ses liaisons, son aspect sinistre, ses opinions, tous les rapports de la police suffiraient pour nous en convaincre)). Les quatre collègues de Barras le croyaient t si bien résolu à se servir des babouvistes, qu’il choisirent, pour discuter les mesures à prendre contre eux, le moment où Barras n’était pas présent au Conseil. Ces moments-là étaient d’ailleurs fréquents, car Barras donnait, comme on sait, beaucoup de temps à ses maîtresses et à la chasse.

Sans doute, Barras ne s’est pas engagé à fond avec les babouvistes, mais La Revellière explique 1. T. I", chap. xx.