Page:Robiquet - Histoire et Droit.djvu/307

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Il fut d’abord petit clerc, puis domestique chez M. de Bracquemont, seigneur de Damery, dont il épousa, en novembre 1782, la femme de chambre, Marie-Anne-Victoire Langlet. Babeuf, après un court apprentissage chez un arpenteur de Roye, fut, vers 1785, nommé commissaire à terrier, ses fonctions consistant à garder les titres des biens domaniaux et féodaux. De là peut-être ses embryons d’idées sur une répartition nouvelle des propriétés foncières « J’étais féodiste, a-t-il écrit, dans le y’ ?’6MM du PeMp~e, sous l’ancien régime, et c’est la raison pour laquelle je fus peut-être le plus redoutable fléau de la féodalité dans le nouveau ». En attendant, et jusqu’à la Révolution, il vécut tant bien que mal de son métier de féodiste, qui consistait à fournir au clergé et à la noblesse desdocuments pour ladéfensedeleursprivilèges.Apres avoir participé à la rédaction des cahiers du bailliage de Roye, et réclamé notamment l’impôt unique et une éducation nationale, il vint à Paris et figura parmi les « vainqueurs de la Bastille ». Il ne s’en montre pas, d’ailleurs, autrement fier, dans ses lettres à sa femme. Nous ne le suivrons pas dans les différentes péripéties de sa vie besogneuse et errante, de 1789 à septembre 1793. A cette époque, il eut une grave mésaventure. En qualité d’administrateur du district de Montdidier, il s’occupait de faire vendre les biens du clergé ; mais le président du district s’avisa de le faire condamner (par contumace car Babeuf put s’échapper) à vingt années de fer, pour un faux commis dans l’acte de vente d’un bien national. Le condamné trouva moyen, en remuant ciel et terre, de faire casser le jugement du tribunal de Montdidier, elles juges de Laon l’acquittèrent.