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L’ARRESTATION DE BABEUF. 301

Babeuf s’installa tranquillement dans un petit poste obscur de l’administration des subsistances de Paris, poste que Thibaudeau lui avait obtenu, et fit le mort jusqu’au 9 thermidor. On pouvait, dès lors, être journaliste, sans s’exposer à trop de dangers. Babeuf se fit donc journaliste et fonda le .Toun~ de la liberté de la presse, qui devint ensuite le 7’&MK <~M Peuple. Lui qui avait d’abord hurlé avec les thermidoriens, qui passe pour avoir inventé le mot <e~’oW. ?<e ; et avait écrit une brochure sous ce titre Du sy~ems de dépopulation ou la vie et c/’ttMes de 6’a !’)’ !e~ ; lui qui, en 1786, dans son Discours sur les caMse~ désordres qui se remarquent trop souvent dans les titres des seigneuries, s’était ouvertement prononcé contre la théorie du suffrage universel, en écrivant « que l’instruction n’est pas d’ordinaire le partage du plus grand nombre, et que pourtant, la plupart du temps, c’est l’avis de ce plus grand nombre qui prédomine, parce qu’on a partout la manie de la pluralité des voix. », ce e même homme, un moment soupçonné de royalisme, se met brusquement à insulter Tallien, la jeunesse dorée et les ennemis de Robespierre. Ces attaques contre Tallien et Barère décidèrent TaMien à réclamer l’arrestation de l’insulteur. En vertu d’un arrêté pris parle Comité de sûreté générale le 17 pluviôse an III, il fut arrêté le 19, rue Antoine, au coin du passage Lesdiguières, par Sylvain-Guillaume Boula, commissaire de police de la section de l’Arsenal, et dirigé sur les prisons d’Arras, avec Lebois et quelques autres journalistes. Il y resta jusqu’au 2-4 fructidor an III (10 septembre 1795), et c’est là qu’avec ses compagnons de captivité, notamment avec Charles Germain, un lieutenant de hussards destitué, qui ne se trouvait