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LES DEUX COURONNES DE HENRI III. 31

Charles IX n’avait pas chance .de dépasser le mois de mai.

Depuis le départ de son frère, le roi de France ne s’était pas rétabli. Le sang de la Saint-Barthélémy l’étouffait. C’est à partir de cette époque, si l’on en croit d’Aubigné, qu’il « n’eut repos qu’entrerompu de tressaux et de gémissements, qui se terminoyent en reniements et en propos tendants au désespoir. Aux extrêmes douleurs, il sortait du sang par les pores de la peau de ce prince, presque en tous endroits ». Les complots du duc d’Alençon avaient achevé le malheureux roi de France. « Au moins, disait-il, s’ils eussent attendu ma mort ! » Les médecins, suivant Brantôme, ne purent jamais connaître la. nature de sa maladie. Mazille, le premier médecin, prétendit jusqu’au dernier jour que l’indisposition de Charles IX n’avait aucune gravité. C’était fermer les yeux à l’évidence, Cheverny qui était resté"en France pour surveiller les intérêts du roi de Pologne, avait jugé, du premier coup d’œil, que le roi de France « estoit fort proche de sa mort ». Il communiqua son impression à la reine mère, « en se promenant un jour dans le chasteau du bois de Vincennes avec elle le long de la muraille du parc H et il la pria de prendre des mesures dans l’intérêt du roi de Pologne, héritier du trône. Catherine joua l’étonnement. Elle ordonna une grande consultation, qui eut lieu en présence du chancelier de Birague et de MM. de Morvilliers et de Limoges, et dont la conclusion fut « que la maladie du roy n’étoit qu’une simple fièvre tierce sans danger ». La reine mère partageait ostensiblement cet optimisme. « Messieurs, écrivait-elle, le 28 mai, aux prévôt des marchands et échevins de Paris, je vous asseure