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32 HISTOIRE.

que le roy, monsieur mon filz, se porte bien, et espère, avec l’ayde de Dieu, que la médecine qu’il a prise ce matin l’achèvera de ~Men ;’ en tout de sa fiebvre tierce, qui est bien diminuée à son dernier accez, et n’aiant quasi plus d’esmotion ou si peu que ce n’est rien. »

Et le 30, Charles IX était mort, non sans avoir déclaré le roi de Pologne son héritier, et Catherine régente, jusqu’au retour de son successeur. Dès le lendemain, on fit l’autopsie, avec le cérémonial accoutumé. « On n’y trouva, dit Papyrius Masse, aucune noirceur ou corruption qui pût appuyer le mauvais bruit qu’on faisoit courir que son frère l’avoit empoisonné ». Ce bruit avait bien de la consistance. Tous les historiens le mentionnent. « Si est-ce, écrit Brantôme, qu’on ne sçauroit oster aucuns d’oppinion qu’il ne fût empoissonné-dès que son frère partist pour la Pologne. » Qui avait intérêt à la disparition de Charles IX ? Un passage de d’Aubigné révèle quelle était la situation de la cour et l’état d’esprit du roi de France depuis la Saint-Barthélémy « Comme il détestoit fort souvent le massacre, il avoit déjà esloigné des affaires ceux qui lui avoyent donné ce mauvais conseil, voire mesme jusques à vouloir envoyer la royne sa mère (sous couleur de voir son fils aisne) faire un voyage en Polongne ». La reine, en affectant une douleur immodérée et en ordonnant de faire à Charles IX des funérailles magnifiques, n’avait d’autre but, ajoute d’Aubigné, que « d’arracher par là de la pensée des grands et du peuple l’opinion, que preuve <ot<~ avoyent, qu’elle eust apporté de la fraude et de l’artifice à la mort de son fils ; mais cela profita envers peu tesmoins deux livres imprimez de ce temps, l’un intitulé