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LES DEUX COURONNES DE HENRI III. 33 r7. -7 n ·

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la Vie de Sainte Catherine, et l’autre la Z~eH~c de Saint Alicaise ».

Quelle que fût la cause de la maladie de Charles IX, sa mort donnait le trône de France au roi de Pologne. II s’en fallait de beaucoup que toute la cour s’inclinât devant ses droits au trône. Cheverny assure qu’il n’y eut que trois gentilshommes qui, pendant la maladie de Charles IX, n’eussent pas déserte- la cause de Henri. Son fidèle mandataire fut menacé de mort et n’échappa que par miracle au poignard des prétendants. Le parti du duc d’AIençon était redoutable, et la connivence de Catherine l’aurait assurément rendu prépondérant ; mais la reine mère n’avait pas abandonné son fils de prédilection. Surveillant de près le duc d’Alençon et le roi de Navarre, elle expédia, dès que Charles IX eut les yeux fermés, le sieur de Chemerauten Pologne, avec mission d’aviser Henri de la mort de son frère, et de le presser de tout quitter pour venir prendre possession du trône de France. Chemeraut fut suivi, à un jour d’intervalle, du sieur de Neuvy, qui était porteur d’ordres identiques. Catherine prévoyait le cas où l’un des deux courriers serait intercepté. Chemeraut arriva le premier, ayant franchi en treize jours l’énorme distance qui séparait la capitale de la Pologne de celle de la France. La nouvelle de la mort de Charles IX parvint à Henri au milieu d’une fête qu’il donnait à Cracovie en l’honneur de l’infante Anne. II dissimula, et, s’étant retiré dans ses appartements, assembla ses amis les plus dévoués, Villequier, Bellièvre, Souvray, Pibrac. On tint conseil. Les uns conseillaient au roi de conserver à la France le trône de Pologne, en essayant d’y faire monter le duc d’Alençon. Ils n’étaient pas partisans d’un départ