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LES DEUX COURONNES DE HENRI III. 35 d’icy et nous achemyner, au plus tost que faire se pourra, pour prendre la protection et deuence de tout nostre peuple. a.

Bellièvre était en route pour ordonner les relais. Neuvy, l’un des envoyés de Catherine, allait demander des passeports à l’empereur. Un autre avait emporté une valeur considérable en joyaux et bijoux. Le mercredi 16 juin était le jour fixé pour le départ du roi. Le bruit en avait transpiré et les Polonais avaient mis des gardes à toutes les issues du château de Cracovie. Pour endormir les soupçons du comte de Tenchin, charge de le surveiller, le roi affecta de se coucher devant lui et sembla bientôt livré à un profond sommeil.

Le comte tira les rideaux et se retira sur la pointe du pied. A peine était-il sorti par une porte que Souvray entrait par l’autre, avec un Français nommé L’Archam. Ils aidèrent le roi à s’habiller. On le fit passer par l’appartement du médecin Miron, et Souvray fut assez adroit pour obtenir d’Alamany, l’un des gardiens, la clef d’une petite porte qui donnait sur la campagne, sous prétexte que lui Souvray avait un rendez-vous d’amour avec une belle dame de la ville. Le roi et sa suite passèrent par la petite porte et firent un quart de lieue à pied pour gagner une chapelle où Pibrac, avec les guides et les interprètes, devait attendre le royal fugitif. Mais Pibrac s’était égaré. Le roi, guidé par un pauvre charbonnier, fit vingt lieues sans débrider. Au point du jour, la petite troupe se trouva à un endroit appelé Satura. On joignit, à trois lieues de là, Pibrac, Villequier, Quélus et Nangy. Une troupe de cavaliers polonais apparaissait au loin. Ce fut une course échevelée. Chose