Page:Robiquet - Histoire et Droit.djvu/43

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

36 6 HISTOIRE.

bizarre ! Des sujets poursuivaient leur prince pour le forcer à régner malgré lui. Le médecin Miron enfonçait ses éperons dans le ventre de son cheval, en criant aux autres : Piquez ! Piquez ! Pibrac se jeta dans un marais. Par bonheur, un pont se rencontra. Le roi donna l’ordre de le détruire, et cette circonstance le sauva car les Polonais durent aller chercher un gué une lieue plus loin. Enfin, les Français arrivèrent à Peizna, ville de l’empereur. Bellièvre attendait son maître, avec des chevaux frais. La jument que montait le roi tomba morte à l’entrée de l’écurie. On n’était pàs bien sûr des dispositions des fonctionnaires impériaux. Henri se faisait appeler le capitaine La AfoMe. Mais le gouverneur de la ville le reconnut et le pria seulement de repartir sans délai, car il avait reçu des lettres de Pologne pour faire arrêter les Français et leur chef.

Une agitation inexprimable secouait, en effet, la Pologne. Un gentilhomme français avait quelque temps amusé les gardiens du roi en alléguant, le lendemain de sa fuite, qu’il n’avait pu dormir pendant la nuit et qu’il reposait. Mais le comte de Tenchin, ayant forcé la consigne, pénétra dans la chambre et la trouva vide. Les palatins entrèrent dans une fureur terrible. Ils coururent tous au château pour se saisir des pierreries de la couronne, qui étaient dans un coffre placé au pied du lit royal. Elles étaient estimées 300 000 écus. Le coffre était à sa place ordinaire mais, quand on fut arrivé à l’ouvrir, non sans peine, on s’aperçut qu’il était vide. Henri avait tout emporté. Le comte de Tenchin s’élança à la poursuite du roi avec une grosse troupe de cavaliers. Il ne parvint à le rejoindre qu’au delà de la frontière polonaise