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56 HISTOIRE.

Combien de personnes, même parmi les lettrés, possèdent, à l’heure qu’il est, des notions exactes sur les attributions et le mode d’élection du Prévôt des marchands, des Échevins et des Conseillers de Ville ? Qui sait, d’une manière précise, quel a été, aux différentes époques de l’histoire, le degré d’indépendance de ces magistrats municipaux en face de la monarchie absolue ? Qui a étudié dans le détail la savante et admirable hiérarchie des quarteniers, cinquanteniers et dizainiers, ces utiles auxiliaires du Corps de Ville qui faisaient pénétrer son influence dans toutes les classes de la population et le tenaient, jour par jour, au courant des mobiles impressions de l’opinion publique ? On soutenait récemment, dans une séance de l’Académie des sciences morales et politiques, qu’un ordre de choses tout entier pouvait très bien, à la suite de violentes commotions sociales, disparaître presque sans laisser de traces ; et l’on citait comme exemple le régime d’avant 1789, dont la Révolution française aurait, paraît-i), fait table rase. Bien que cette opinion soit beaucoup trop absolue, car il. nous reste de l’ancien régime un très grand nombre d’institutions qu’on a simplement décorées de nouvelles épithètes, elle est exacte en ce qui touche l’administration municipale de Paris. Rien ne ressemble moins au Conseil municipal de 1881 que le Corps de Ville du xv" ou du xvF siècle. Est-ce un bien ? est-ce un mal ? La Municipalité parisienne a-t-elle marché à pas de géant dans la voie du proet dont la Préfecture de la Seine a fait depuis longtemps commencer une copie.

Rappelons que notre article date de 1881. Aujourd’hui la Ville de Paris a pubHe onze volumes des R~ !s<cs,