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se considérer comme les reorésentant.s de se considérer comme les représentants de la cité et, en cette qualité, aspirèrent à diriger les affaires non plus seulement de leur corporation, mais de la ville tout entière. Qu’ils se soient emparés peu à peu de toutes les branches de l’administration municipale, c’est là une hypothèse très vraisemblable ils avaient cet immense avantage d’obéir à une direction unique, assurée par la tradition, car la succession de leurs chefs n’était jamais interrompue. De plus, la corporation, qui centralisait ses richesses dans une caisse commune et possédait une grande partie du sol, tenait dans sa dépendance tous ceux qui vivaient du commerce fluvial, et passait à bon droit pour une puissance financière de premier ordre. Qui donc, si ce n’est eux, les Romains auraient-ils admis aux honneurs municipaux ?

Sous les rois francs des deux premières races, Paris resta un centre important. Au temps de Charlemagne, il s’y tenait de grandes assemblées. Dans l’une d’elles, qui fut convoquée en 803, le comte Étienne lut un capitulaire et le Ht signer par tous les évêques, les abbés, les comtes et les scabinei. Ces scabinei, dans lesquels on a vu les ancêtres des jË’c~euî~ de Paris, paraissent avoir cumulé, dès le règne du grand empereur, les fonctions de juges et d’administrateurs, quoique dans le principe ils n’aient reçu des comtes qu’une délégation judiciaire. Peu à peu, ils attirent à eux toute la juridiction municipale’ ; et, au x° siècle, ils personnifient les franchises de la cité, dont ils sont les représentants et les défenseurs, en face de la féodalité naissante.

Bien que le mouvement communal du milieu du xr= siècle n’ait pas eu pour résultat de faire de Paris