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86 HISTOIRE.

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générale aboutissait à demander au roi une réduction de la somme réclamée par lui ou à lui faire des remontrances. Tous les rois n’accueillaient pas les observations de la Ville avec la même patience. Louis XII marchandait et s’arrangeait pour tirer beaucoup d’argent des contribuables, sans trop les faire crier. Ainsi, en septembre 1S12, il demande au Corps de Ville une somme de 40000 livres tournois. On riposte en lui « faisant remontrance de la povreté du commun peuple, des charges qu’il a eu par cydevant à supporter, etc. » Le pcre du peuple regrette que la capitale du royaume ne donne pas aux bonnes villes l’exemple de la générosité envers son roi, mais l’assemblée résiste encore et n’offre que 25 000 livres. Finalement, le roi se contente de 30 000 « pour donner à cognoistre qu’il vouloit bien traiter sa ville de Paris ». Ce fut ainsi pendant tout le règne. Les successeurs de Louis XII furent souvent moins accommodants, à commencer par François I" La résistance sourde des assemblées de la Ville, la sage lenteur apportée par les quarteniers dans le recouvrement des cotisations, les remontrances et les lamentations des contribuables avaient le don d’exaspérer le roi gentilhomme, si bien qu’un beau jour, après la prise de Boulogne par Henri VIII, il s’emporta jusqu’à menacer la Ville de Paris d’agir à sa guise, sans lui rien mander. « Et ne peut le dit seigneur c’est le roi qui parle – aultre chose penser sinon que le peuple de Paris est rebelle, inobédient et non tenant sa promesse ; et a désolairé le dit seigneur, qui en a tres mauvais jugement et ne s’en peult contempter. » Les assemblées de Ville défendaient, il est vrai, la bourse des bourgeois avec autant d’énergie que les