Page:Rocca de Vergalo - La Poëtique nouvelle, 1880.djvu/17

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gens stationnaires, ennemis de tout progrès et de toute civilisation. Elle a tellement prostitué la Poësie et l’Art, qu’elle a engendré Boileau, un ramolli, et Delille, (l’abbé !) un gâteux. Le reste ne vaut pas la peine d’être nommé.

En publiant aujourdhui La Poétique Nouvelle, nous déclarons aux Amis Inconnus que nous n’entrerons jamais dans la cage d’aucun maître ; que nous ne nous poserons jamais sur la volière d’aucune Ecole Personnelle.

Nous n’oublierons point ce que nous a dit et écrit notre cher et grand Alexandre Dumas Fils : Il n’y a que les forts, les bons et les justes qui admirent, mais n’imitez pas. (Lettre du 27 septembre 1877). C’est entendu ; nous n’imiterons jamais personne.

Les Poëtes indépendants, désintéressés, honnêtes et valeureux, en un mot, les Poètes lyriques ou élégiaques, ne marchent point sur les traces d’aucun maître, ce maître fut-il un génie. Ils méprisent le poncif romantique, ayant horreur du poncif classique.

Bien que les véritables Poëtes subissent plus ou moins l’influence de leur époque, ils se maintiennent constamment à une distance considérable des envieux, des jaloux, des ignorants, des lâches et des chinois. Chacun d’eux fait école parce qu’il n’aime