Page:Rocca de Vergalo - La Poëtique nouvelle, 1880.djvu/91

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


23 juillet 1819

(Haute-Loire)

Mon Cher Poète

Il y a bien longtemps que j’ai reçu votre volume et je suis honteux de ne vous en avoir pas accusé réception. La vérité est que je voulais vous avoir lu pour vous exprimer mes remerciements, mais lu comme on doit lire les Poëtes, de la première à la dernière ligne.

Mon impression générale vous est très favorable. Il y a chez vous le souffle et l’élan d’un Poëte : c’est l’essentiel et le principal. Dans le détail les beaux vers abondent ; je ne fais qu’une seule critique : l’abus de nos coupes modernes. Respectez un peu plus la césure. Je serai heureux de vous serrer la main quand j’irai à Paris et vous prie de me croire votre très dévoué

Emmanuel Ses Essàrts

Paris, le 26 juin 1879

Mon Cher Poète,

Avec quel intérêt profond j’ai lu votre beau livre !

Vous êtes trop notre compatriote pour que je vous félicite d’abord de la façon merveilleuse dont vous vous êtes assimilé la langue poëtique française ! Je ne fais allusion à ce fait qu’à cause du charme délicieux que prend cet instrument sous votre doigté, habitué au maniement de rhythmes lointains.