Page:Rocca de Vergalo - Les Livre des Incas, 1879.djvu/27

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LA SOIRÉE DE NOVEMBRE 21 LJi SOIXÉE <DE çXlOVEMcB%E A SON EXCELLENCE MONSIEURJUAN M. DE GOYENECHE LE POÈTE O sinistre silence, Ô noire solitude ! Je me crois au tombeau. Moi si joyeux, moi si robuste, moi si beau, J’ai le port d’un vieillard et j’en ai l’attitude. Comme ces chastes fleurs que l’on cueille au printemps Et qu’on fait sécher dans un livre, Je n’ai plus de parfum, je fais semblant de vivre, Et je suis mort en vie et je n’ai pas trente ans. Et malgré le désir que j’ai de vivre encore, Malgré toute ma volonté, Je pleure, je faiblis, le chagrin m’a dompté. Comme le firmament sinistre qu’il décore D’astres inanimés, tristement beaux le soir, Il m’a créé pour se distraire. Dieu, cruellement bon, je voudrais me soustraire, A tes soins empressés et jouir sans te voir. î