Page:Rocca de Vergalo - Les Livre des Incas, 1879.djvu/28

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H LES GRANDES MISÈRES ÈROS Je suis le Bon, je suis le Grand, je suis le Juste, Je suis le vrai Dieu créateur ; Daigne fixer sur moi ton regard contempteur : Je parerai de fleurs d’airain ton front robuste. LE POÈTE O serments, ô baisers, ô cheveux parfumés ! Profonds soupirs, douces caresses ! O mes graves amours, ô mes folles maîtresses ! Je sens combien mon coeur vous a jadis aimés. J’étais heureux, j’étais puissant, j’étais le maître, Et j’étais à vous tout entier ; Mais vous avez changé d’esclave et de sentier : Pour me trahir, quel crime ai-je donc pu commettre ? ÉROS Tout est vrai, tout est faux dans les plaisirs sans fin Que l’homme veut et qu’il regrette ; On change d’aliments, mais on a toujours faim ; Après un grand amour, on veut une amourette. LE POÈTE Vous qui m’avez charmé, vous qui m’avez compris, Du moins, vous me serez fidèles,