en s’autorisant d’une phrase de la préface qu’il a
prétendu faire une satire contre des instituteurs
en possession de la faveur publique à Venise.
Ici il nous paraît difficile de se ranger à son
avis, à moins d’admettre que l’Alcibiade soit
une longue ironie soutenue, à la façon dont
Swift en a donné des exemples célèbres. Elle
serait, en effet, bien profonde cette ironie, car
ce qui peut le plus étonner, dans le livre en
question, c’est le ton de chaleur, de passion,
disons plus, de conviction, qui y règne d’un bout
à l’autre. Il est tel qu’un lecteur français peut
en être choqué, même s’en révolter ; — ce qui
tient seulement à ceci, que là où un écrivain
érotique de notre nation tiendrait à faire preuve
d’esprit et de désinvolture, un Italien fera montre
de tempérament et d’enthousiasme. — Et Pallavicini,
dont M. G. Brunet, à ce propos, a
suspecté les mœurs, ne peut pas plus être
supposé pédéraste, à cause de son Alcibiade,
que Pidanzat de Mairobert[1] ne peut être cru
- ↑ Ou l’un de ses collaborateurs, car l’Apologie de la secte anandryne parut dans l’Espion anglais après la mort tragi-