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XVIII
AVANT-PROPOS


enquête n’a pu être entourée du silence que la police sait garder en pareil cas[1]. „

  1. En 1864, le rédacteur de la Petite Revue était M. Loredan Larchey, fils d’un général, très au fait, par conséquent, des vices et des vertus de nos troupiers, — en tout bien tout honneur, s’entend.

    L’épidémie pédérastique a sévi dans notre histoire au xvie siècle, à la cour des Valois ; — au xviie siècle, à la cour de Louis XIV (voir La France devenue italienne, livre qui se réimprime habituellement à la suite de l’Histoire amoureuse des Gaules, de Bussy-Rabutin) ; au xviiie, violemment, au moment décisif de la décomposition de la monarchie française.

    Si l’on en croit Mirabeau, la pédérastie fut alors réglementée : “ Le goût des pédérastes, quoique moins en vogue que du temps de Henri III, sous le règne duquel les hommes se provoquaient mutuellement sous les portiques du Louvre, fait des progrès considérables. On sait que cette ville (Paris) est un chef-d’œuvre de police ; en conséquence, il y a des lieux publics autorisés à cet effet. Les jeunes gens qui se destinent à la profession, sont soigneusement enclassés ; car les systèmes réglementaires s’étendent jusque-là. On les examine ; ceux qui peuvent être agents et patients, qui sont beaux, vermeils, bien faits, potelés, sont réservés pour les grands seigneurs, ou se font payer très-cher par les évêques et les financiers. Ceux qui sont privés de leurs testicules, ou en termes de l’art (car notre langue est plus chaste que nos mœurs), qui n’ont pas le poids du tisserand, mais qui donnent et reçoivent, forment la seconde classe ; ils sont encore chers, parce que les femmes en usent tandis qu’ils servent aux