tomber sous le coup de sa colère et ne pas
voir leur silence réputé pour un crime. Et en
les supposant capables de braver la justice
céleste, pour effrayer les autres et se réserver
à eux seuls cette jouissance délicate, ils se
seraient fait passer pour dévots et se seraient
assuré la possession tranquille de ce doux
privilége. C’est pourquoi ils n’auraient pas
manqué de remplir non pas des feuilles, non
pas des brochures, mais des volumes entiers
de ce récit miraculeux. Cette supposition est
d’autant mieux fondée, que parmi ces auteurs,
il n’en manque pas qui, sous des dehors
vertueux, sous des semblants de justice et
d’équité sévère, étaient capables de préférer la
vie à la vérité ; donc s’ils n’ont pas parlé du lac
de soufre, c’est que cette tradition ne reposait
à leurs yeux sur aucun fondement de vérité.
„ D’ailleurs l’auteur de cette invention, voyant bien qu’il serait trop dur d’établir une loi absolue sur un récit imaginaire et simplement destiné à assurer par la terreur l’exécution de ses décrets, s’est bien gardé de dire que la pédérastie fût la seule cause de l’engloutisse-