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DE M. DES ROCHES.

Puis que le Philoſophe eſt amy de ſcience,
Et que le vray ſçauoir giſt en la Deité,
Heureux qui pour auoir ce beau nom merité
Chaſſe l’ambition, l’enuie, & l’ignorance,
Qui par la cauſe prend de l’effect connoiſſance,
Traſſant le beau ſentier de vie & verité,
Et en tant que permet noſtre fragilité,
Nous demontre vn rayon de la grand ſapience.
En ce temps ſi amer il ne deffaut d’office
Il batiſt ſur un fort l’immortel edifice,
De Iuſtice & de Foy, ainſi qu’il eſt eſcrit :
La loy eſt le ſeruant qui meine à la Piſcine
Et le ſang de l’aigneau la vraie medecine,
Mais il faut que la loy nous meine à Ieſus-Chriſt.


Vous nous preſchez ſouuent, que la chair eſt fragile,
Parlant de l’abſtinence, de la chaſteté,
Et que mignons de Dieu, couſins de verité
Vous auez eu du Ciel le ſeau de l’Euangile.
Vraiement ie penſe voir le vieux Sadrageſile,
À qui l’on a razé la barbe d’un coſté,
Le ſeigneur ſupernel regnant en Trinité
Qui d’un vent de ſa voix feit la forme, & l’argile
À noz premiers parens deffendit la ſcience,
Mais il recommanda la bonne conſcience
Pour l’accompliſſement des poincts de noſtre loy.
C’eſt ce que l’eſcriture aux Iuifs impropere,
Qui eſt fils d’Abraham faict l’œuure de ſon pere.
Nous allons au ſeigneur par l’œuure, & par la foy.