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LES ŒVVRES

Mainte lance branloit ſous ton beau Regiment,
Et le cueur des François à ton commandement :
Mais tu es maintenant ſur le beau mont d’Arete
Pour perdre les neueux du viel monſtre de Crete,
Pouſſe les dans la barque au viel Nocher Charon,
Qu’ils paſſent ſans retour la riue d’Acheron,
Courage mon enfant ton ame genereuſe,
N’a iamais entrepris choſe plus glorieuſe :
Voy tu le grand Henry l’amour du genre humain,
Le bon Roy de Nauarre, & le Prince Lorrain :
Eſleuant ton beau chef tu rompis ton ſilence
Puis adorant des trois l’unité de puiſſance
Tu feis ton oraiſon, en diſant (ô Seigneur)
Qui de grace m’as faict digne de tant d’honneur,
Que de me donner part de ce bel heritage,
Et auoir pres de toy aſſigné mon partage,
Ie ſcay, Verbe diuin, que tu as par ta mort
Abatu le peché, le ſerpent, & la mort.
Ô Seigneur tout-puiſſant tu m’as tiré du monde
Où l’homme n’eſt ſinon l’onde qui pouſſe l’onde,
Vn ombre, vn ſonge vain Simulacre qui fuit
Ainſi que Bootes quand le ſoleil reluit :
À toy ſoit gloire, loz, & graces infinies,
Dieu vous tienne en ſa garde, ô ſainctes compaignies :
Et vous mon pere cher, oyez ma ieune voix,
Dieu donna aux François la race des Valois,
Qui de France ont chaſſé l’ignorance barbare
Et le vice plongé au gouffre du Tartare :
Vous auez quatre Rois de ce Tige ſeruis,