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Page:Roches - Oeuvres.djvu/69

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LES ŒVVRES

Si vn amant depourueu de ſageſſe
Eſt dedaigné d’vne ſage maiſtreſſe,
Ie luy appren dix mille inuentions.
Pour paruenir à ſes intentions.

Si vn amant depourueu de richeſſe
Eſt desprifé d’une riche maiſtreſſe,
Ie luy fay voir un coulant fleuue d’or,
Et de Plutus le precieux treſor.

Mais ceux qui ſont captifs de la vieilleſſe,
L’on ne ſçauroit animer leur foibleſſe :
Meſme l’amour y ſentiroit glacer
Son feu ardant, & ſes fleſches caſſer.

Vieil. Vrayement iuſques icy ie m’eſtois contraincte d’endurer patiemment toutes ces petites vanitez, mais puis que c’eſt à moy qu’elle en veut, ie luy demanderay pourquoy. Iev. Ô Dieu ! qui ameine vers moy cette vielle decrepite auec le front de damas, & les yeux de verre il ne luy paroiſt aucunes dens en la bouche, le rhume les y a toutes fauchees, que veut elle faire de ce baſton, eſt-ce pour la ſouſtenir ou pour batte quelqu’vn ? doy-ie fuir, nõ, non, que me ſçauroit elle faite ? ie l’attendray : m’aſſurãt bien qu’elle ſe couroucera fort à moy, ie veux ayder à nourir ſon couroux. Par où commẽceray-ie à la mettre en colere ? ie m’ẽ vay parler à elle : Dieu vous gard ma bonne mere, voulez vous dãſer auec moy, &