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Page:Roches - Oeuvres.djvu/71

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LES ŒVVRES

que i’eſtoy plus vieille que vous, & puis m’appellez ieune, ie penſe que vous radotez. Vieil. Ne vous deſplaiſe, i’ay dict que vous eſtiez nee ayant moy, nõ pas que vous fuſſiez plus vieille, ſ’il eſtoit neceſſaire que ce qui eſt le plus ancien vieilliſt, l’etérnité tomberoit en decadẽce. Iev. Si vieillir eſt vn commencement de perir, vous eſtes pres de voſtre fin comme ie vous ay dict. Vieil. Ie ne vieilly point, car ie fuis touſiours vieille, & l’eſtoy mefme dés le iour que je nacquy : Si i’auoy perdu quelque partie de ma force & vigueur, vous auriez raiſon de tenir tels propos. Iev. Vous ne fuſtes donc jamais autre. Vieil. Non. Iev. Ah mal-heureuſe qui vous reſſemble. Vieil. Eſcoutez, ſi vous me fachez ie me vengeray de vous. Iev. Et que me ſçauriez vous faire ? Vieil. Ie vous chaſtiray de ce baſton ſi rudement que voz blonds cheueux perdant leur teinture, ſe changeront d’or en argent, voz dens d’yuoire en Ebene, voſtre beau teint deuiendra terny, & la lumière de voz yeux eſtainte. Iev. Ie ne vous crain pas beaucoup, ſçachant bien qu’vn age moyen vous empeſche d’aprocher de moy, pource qu’il eſt touſiours oppoſé entre nous deux, comme le prin-temps, & l’automne entre l’hyuer & l’eſté. Vieil. Ceſt age moyen me donne le moyen de vous nuire, car il eſt Fourrier qui merque pour moy les logis où vous demeurez, & bien