Page:Roches - Oeuvres.djvu/91

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
76
LES ŒVVRES

ne trouue point eſtrange ſi l’on me faict plus d’honneur qu’à toy, ſouuiens toy que Mercure a des Talonnieres dorees & ne porte point de gans. La M. O meſchant ! oſe tu bien te comparer aux ailes d’vn Dieu toy qui faiſois n’agueres du Philoſophe, ne ſçais tu point que ceux qui ſ’eſleuent ſeront abaiſſez ? Le P. Au fort, on ne me ſçauroit mettre plus bas que ie ſuis, mais ie te prie de n’eſtre plus enuieuſe ſur mon eſtat, conſidere que ſi l’on me donne chauſſes & ſouliers ce n’eſt pour ornemẽt, ſeulemẽt c’eſt pour me preſeruer des fanges, des pierres & des eſpines qui ſe trouuent aux chemins. Auſſi le maiſtre à qui nous ſõmes doit auoir grand’crainte de me perdre : car il n’a partie ſur luy qui luy ſoit plus neceſſaire que moy. La M. Ie veux bien que tu saches que je luy fay plus de beſoing que toy, il ne ſçauroit porter vn morceau dans la bouche, ſi ce n’eſtoit par mon moyen. Le P. Qui va querir de quoy manger ſinõ moy ? La M. Et pẽſes tu que pour quelque neceſſité ie ne me meiſſes pas bien à cheminer ? Le P. Eſſaye ? La M. Ie le veux. Le P. Mais tu demeureras donc en bas comme moy ſouſtenant tout le corps par la force de tes bras comme ie l’ay ſouſtenu. La M. Ie l’entẽs ainſi. Le P. Si n’eſt il point bon de ſe meſler d’vne chose qu’õ ne ſcait pas faire, donne toy garde ie te prie qu’il ne t’auienne comme à Phaëton quand il voulut cõduire le char emprunté. La M. Tu faiſois tantoſt cõ-