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Page:Rod - L’Innocente, 1897.djvu/141

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en lui enlevant le dernier reste de prestige peut-être qu’elle conservait aux yeux de ses ennemis, celui de sa fortune dont ils ignoraient encore l’écroulement. Mes idées, comme toujours celles des enfants, étaient simplistes : pour moi, gêne, manque d’argent, équivalaient à misère. L’exclamation de mon père : « Pauvre femme ! » prenait un sens littéral qui me terrifiait. Je m’imaginai ma marraine chassée du château par les huissiers et procureurs, gens redoutables dont je connaissais vaguement l’existence. Je passai de fort mauvais jours à me figurer sa destinée. Un incident me rassura : j’appris qu’un des professeurs du lycée, M. Lan-