Page:Rodenbach – La Vocation, 1895.djvu/101

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Et elles s’en allèrent, laissant Mme Cadzand tout assombrie, toute déçue de cette expérience qu’elle croyait utile au doux avenir qu’elle poursuivait. Est-ce que Hans, pour avoir vu Wilhelmine parée et délicieuse, ne se prendrait pas à la trouver belle, à commencer de l’aimer ? La virginale toilette blanche l’induirait peut-être à la pensée de l’autre robe blanche qu’elle mettrait un jour, pour s’acheminer à l’autel de ses noces. Il y a de ces associations d’idées qui soudain élucident ce qu’on n’avait pas encore supposé en soi. Hélas ! le charme blanc n’avait pas opéré. Hans avait plutôt éprouvé un recul, un ennui sans doute de la trouver frivole, de la juger mondaine et vaine.

Il y avait plus : en réalité, quand il entra dans la salle à manger, il fut choqué de trouver Wilhelmine habillée ainsi et qu’on l’eût convoqué lui-même pour la voir. Une jeune fille pousser l’immodestie jusqu’à ce point, et les deux mères être complices ! Hans n’avait jamais voulu aller