Page:Rodenbach – La Vocation, 1895.djvu/102

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dans une fête. Il n’imaginait pas que les femmes en se décolletant, eussent l’impudeur de montrer autant de leur chair : les épaules, la ligne du dos, les bras, et surtout ce troublant gonflement de la poitrine dont il n’avait jamais osé en pensée envisager le mystère, et qui lui faisait baisser les yeux même devant les statues et les images. Aujourd’hui, il avait presque entrevu le couple blotti, la vallée tiède. Wilhelmine, droite, avait l’air de s’élancer nue de tout ce tulle. Corps de la femme, tronc de la tentation, espalier des seins mûrs, autour duquel le Serpent éternel se cachait sans doute, s’enroulait.

Hans s’était reculé vers l’ombre, pris de peur comme devant un danger pour son âme. Longtemps il demeura hanté par l’apparition, les détails, dont il cherchait à noyer la trace en lui…