Page:Rodenbach – La Vocation, 1895.djvu/106

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

der, elle n’osait rien lui dire. Il était toujours si grave et froid, causant avec elle comme avec une étrangère ou comme avec une sœur plus jeune à qui on n’a rien à dire ! Sans doute qu’il l’avait trop connue enfant, pour la traiter maintenant comme une grande personne, comme une jeune fille qu’elle était devenue.

Jamais l’idée ne lui viendrait de l’aimer autrement que comme une amie d’enfance, et de l’épouser.

Wilhelmine se désolait.

Mme Daneele, quand elle la trouva en pleurs, ne douta pas une minute de la cause de son chagrin. Larmes de jeune fille, larmes d’amour !

Elle provoqua sa fille aux confidences… Puis, doucement, la consola, la conseilla. Elle lui raconta ce que Wilhelmine ignorait : la dévotion extrême de Hans, ses anciens projets, sa vocation religieuse, sa volonté d’entrer dans les Ordres, contrariée par Mme Cadzand, qui lui avait fait promettre d’attendre un peu, d’atermoyer jusqu’au moment de sa majo-