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VI


Mme Daneele raconta à Mme Cadzand la scène de la tristesse de Wilhelmine. Touchante conspiration des deux mères pour un même but qui devait guérir leurs deux enfants malades. À la vérité, leur mal, qui semblait si différent, était pareil. L’un était en peine de la foi ; l’autre, en peine de l’amour. Mais la foi et l’amour, ne sont-ce pas les deux visages de l’Infini ? Tous deux souffraient à la fois d’une solitude et d’une plénitude, d’un besoin de s’augmenter et de s’échanger. Nous n’avons qu’un cœur pour toutes nos amours : Hans sans doute priait Dieu avec des paroles de tendresse ; Wilhelmine aimait Hans avec des élans d’adoration.

Aussi le remède était le même ; il fallait les guérir l’un par l’autre ; mais