Page:Rodenbach – La Vocation, 1895.djvu/137

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seignements à une lettre de demande que Hans avait dû lui adresser. Il y avait tous les détails sur l’entrée dans la Communauté, le noviciat, les occupations, les pratiques, le règlement spirituel qui est la bonne rampe où les religieux s’appuient pour gravir, sans chute, l’escalier des Heures… En confrontant, Mme Cadzand s’aperçut que Hans s’y conformait déjà presque, il vivait chez elle comme il vivrait plus tard au couvent. Il était déjà un demi-moine, un demi-mort pour elle.

Pourtant elle s’obstinerait ; elle lutterait jusqu’au bout. Qu’est-ce qu’elle deviendra si Hans la quitte ? Elle passera sa vie à le chercher de chambre en chambre. Elle sera dans la maison vide comme si elle marchait dans une ruine. Hans ! Hans ! Est-ce pour un tel aboutissement qu’elle l’a mis au monde, choyé, couvé, baisé, veillé, emmailloté de linges que ses doigts seuls avaient cousus ? Maintenant il veut partir, la laissant toute seule. Être seul ! n’est-ce pas de cela que les mourants ont peur, et n’est-ce