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Page:Rodenbach – La Vocation, 1895.djvu/148

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II


Hans, jusque-là, n’avait même jamais regardé les femmes, — tout innocence ! Et vierge d’une double virginité, non seulement celle du corps, mais celle de l’esprit aussi, n’ayant jamais su ni voulu approfondir le mystère des sexes qui lui demeurait confus. Pensée que rien encore n’a déveloutée ! Chair intacte, sacrée comme la chair des cires.

Tout au plus, le soir où arriva Wilhelmine en toilette de bal, avait-il eu un pressentiment de la femme en voyant les épaules, la poitrine, les détails… Maintenant ce souvenir lui était revenu quand il avait été regardé par Ursula. Sous son corsage strict, il la voyait à son tour, rose et blanche, demi-vêtue…

La mauvaise vision l’obsédait. Sur-