Page:Rodenbach – La Vocation, 1895.djvu/157

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III


Mme Cadzand n’avait pas été sans remarquer le manège d’Ursula, ses yeux étranges et qui s’orientaient toujours du côté de Hans ; mais son fils, surtout, l’avait avertie par son trouble, son air anormal et changé. Certes, il était toujours d’une piété assidue ; la conduisait à la messe, le matin ; priait souvent. Mais il priait autrement, — et comme les naufragés doivent prier. Il y avait une attente, une angoisse, une lutte dans la façon dont il s’adressait à Dieu. Une confusion aussi. Il se prostrait, la tête dans les mains. Il s’isolait derrière ses mains grillageant l’air, comme pour se défendre d’un rappel, d’un visage obstiné. Mme Cadzand démêlait la situation sans peine. D’autant plus qu’elle avait remarqué, le soir, cette