Page:Rodenbach – La Vocation, 1895.djvu/158

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présence d’Ursula, durant quelques instants, dans la chambre de Hans. Elle-même couchait juste en dessous, à l’étage inférieur, de sorte qu’on y entendait très distinctement, à travers le plafond, le bruit des pas, le bruit des voix. Mme Cadzand ne s’en inquiéta pas outre mesure. Hans était beau ; Ursula était jeune. Il était naturel qu’elle en fût impressionnée. Amourette du bout des yeux… D’ailleurs Mme Cadzand s’en réjouissait plutôt, sans se l’avouer à elle-même. La dévotion de Hans la garantissait contre tout accident.

Mais il était permis d’espérer aussi un léger émoi chez lui, quelque chose qui, à coup sûr, ne serait pas la passion, mais le sentiment de la femme, la notion de l’amour. À se sentir regardé comme il était regardé par elle, il était impossible qu’il n’éprouvât pas un frisson, la joie du sang qui coule plus vite, l’envie du baiser… Et c’était assez pour porter atteinte à son austérité.

Dès qu’il aurait pris conscience de